Portrait Estel : L’endurance, une des clés de la réussite
Ceux qui n’ont jamais enfilé de baskets pour aller courir se disent qu’il faut avoir un grain. Ce dimanche 8 avril, plusieurs dizaines de milliers de personnes sont allées au bout d’elles-mêmes pour franchir la ligne d’arrivée du Marathon de Rome. Pour de nombreux sportifs, ces 42.195 km représentent l’aboutissement d’un défi personnel un peu fou, un pari avec soi-même qui se concrétise enfin. Pour Jérôme Boulenger, expert Etudes et développement chez Estel, cela fera bientôt 4 ans que la course à pied est devenue un moteur dans son quotidien.
D’une simple envie de se dépenser après le travail est venue l’idée de se dépasser, de progresser, voire de battre ses propres records. Si les bienfaits du sport sont légitimement cités en exemples, quels sont les apports positifs que l’on peut trouver dans la course à pieds et comment peut-on les transposer dans sa vie professionnelle ? (ndlr Quand bien même il est difficile de marcher le lendemain d’un entrainement 🙂 ). Nous avons donc voulu en savoir plus auprès de Jérôme.
Tout d’abord comme se sent-on avant / pendant / et après un marathon ?
- Avant: L’avant s’est bien déroulé. J’ai suivi une préparation sur 2 mois et demi à hauteur de 3 séances de course et 2 séances de renforcement musculaire par semaine. Ce qui faisait des semaines bien chargées mais il fallait ça pour atteindre l’objectif de terminer le marathon. C’était LA règle à suivre : respecter toutes les séances d’entrainement prévues, que ce soient les courses longues ou les séances de fractionné. Il ne fallait absolument pas faire l’impasse sur une des séances car chaque séance a son importance. Avec cette préparation, j’ai passé la ligne de départ très serein, confiant et décontracté car je connaissais le travail qui avait été fait en amont.
- Pendant: maintenant que la préparation est terminée, je profite ! Paradoxalement, le plus dur est derrière moi car c’était la préparation le plus difficile. Maintenant je découvre une nouvelle ville, je regarde les différents monuments, je me laisse porter par les spectateurs tout au long du parcours. Mais il reste tout de même 42 kilomètres à parcourir sous 25 degrés, alors pas de bêtise : je pense à bien m’hydrater et me nourrir. La tentation est forte de commencer la course tambour-battant, dopé par l’adrénaline de l’événement et la motivation incroyable. Pourtant, il ne faut absolument pas tomber dans ce piège : jusqu’au 21ème kilomètre, j’adopte une allure raisonnable, sous peine de me « cramer » à mi-parcours. Tous ceux qui ont déjà participé à un marathon vous le diront, la barre fatidique des 30 km n’est pas qu’une simple image. Pour moi, par chance (ou peut être grâce à une bonne préparation), je n’ai senti ce mur qu’à partir des 5 derniers kilomètres. Ce sont « les plus durs à parcourir », les jambes ne répondent plus et le mental commence tout doucement à lâcher. C’était la première fois que je courrais plus de 21 kilomètres, j’étais donc sur un territoire inconnu. Tout se joue alors au mental, à la motivation et tout prend fin quand on aperçoit la ligne d’arrivée…
- Après: une sacrée fierté de l’avoir fait. Impossible de pouvoir s’asseoir après l’arrivée avec des cuisses dures comme du béton ! Je prends ma médaille avec joie car je l’ai bien méritée, ma couverture de survie et j’essaie de m’allonger tant bien que mal avec mes potes. Et après, on fait quoi ? Et bien on reprend une vie « normale », avec une petite pause sportive de 2 semaines et quelques séances de cryothérapie à moins 140 degrés. Maintenant, retour aux courses et aux trails ! En route vers de nouvelles aventures !
Pourquoi avoir choisi la course plutôt qu’un autre sport ?
- Reprise du sport: A l’époque, je cherchais à reprendre le sport et je me suis mis tout naturellement à aller courir autour de chez moi entre Meurthe et Canal. La course à pied était idéale pour une reprise progressive du sport, on commence par 3-4 km puis 5 puis 10 et ainsi de suite. Depuis j’alterne entre course à pied et trail avec une préférence pour les trails et le côté « nature » de ce sport.
- Liberté et paysage: Je pratique ce sport en plein air à 95% car on est libre d’aller courir où l’on veut et quand on veut. Courir, ce n’est pas que des bienfaits physiques mais également pour le moral. Les villes et les paysages changent sans cesse : des courses et trails aux 4 coins du Grand Est en passant par les tranchées de la première guerre mondiale dans la Meuse, par le col des Schlitter dans les Vosges. Même parfois hors Grand Est avec la montée du Puy de Dôme à Clermont Ferrand, autant d’aventures que de bons souvenirs. Car même si on en bave, à la fin on peut se dire « ça c’est fait ».
- Au service de la santé: Je trouve un apport positif sur la santé depuis que je cours. La course à pied est bonne pour les os, les articulations et évidement le cœur sans oublier le mental et le moral. Pour beaucoup de personnes, c’est un sport traumatisant et c’est uniquement vrai si on le pratique mal. J’ai appris à écouter mon corps et à m’entraîner intelligemment. Pour bien courir, il suffit de respecter le principe de progressivité dans son entraînement, de faire attention à sa récupération et éviter le surentraînement. Pour résumer : plus en forme, moins malade (malgré des courses hivernales dans le froid et sous la pluie !), moins stressé et c’est un plus pour la vie professionnelle.
- Les bienfaits sur le stress: C’est sûrement sur cet aspect que je ressens personnellement le plus les bienfaits du running, de manière immédiate. Rien que de m’imaginer courir, mon niveau de stress commence à descendre. Au moment d’enfiler les chaussures, on met sur off le cerveau de la vie quotidienne et on se met juste à profiter de l’instant.
Quelle est ta source de motivation avant chaque entrainement ?
Courir pour se dépasser, progresser, battre ses records ! Ça n’apporte rien de manière directe, mais réussir ce chemin toujours compliqué qu’est le fait de battre un record personnel (ou tout simplement d’atteindre un objectif) donne une confiance en soi énorme. On se prouve à soi-même qu’avec de la volonté et de la persévérance, on peut y arriver. C’est valable dans le sport mais on se rend compte alors que c’est aussi possible dans notre quotidien et dans la vie professionnelle.
As-tu rencontré des incidents positifs ou négatifs pendant ton parcours sportif depuis ses 4 ans ?
On ne peut pas faire 4 ans de courses sans quelques pépins physiques mais il faut s’avoir s’adapter et écouter son corps. Si on enlève ce petit bémol, c’est que du positif ! Même quand tu galères pendant 1h, 1h30, 2h, tu arrives lessivé et pourtant après la ligne d’arrivée tu évacues tout, tu échanges tes impressions avec les autres coureurs et tu penses déjà à la course suivante.
Y’a-t-il dans la pratique de ton sport, des méthodes, des clés qui te permettent d’avancer plus facilement dans ton travail ?
Dans la course à pied, rien n’est acquis, on essaie toujours de faire mieux que la course précédente, de progresser, d’apprendre de nouvelles choses. Cette pratique, je l’applique aussi au travail car on doit tous les jours se remettre en questions, apprendre de nouvelles choses, progresser dans celles que l’on connait déjà.
Dans les trails, on entend souvent parler « d’un esprit trail ». Il s’agit de petites choses toutes bêtes : l’entraide, la convivialité, la petite tape dans le dos du coureur que l’on double pour l’encourager, les félicitations à ceux qui nous ont battu. Des valeurs que j’essaie d’appliquer au quotidien au travail.
Un des bienfaits de la course à pieds est que la réussite ou l’échec est au moins autant mental que physique. Quand on commence à courir, on doit passer par une phase difficile. Cette phase où le corps et l’esprit se rebellent et essayent de nous montrer que la course à pieds n’est ni plaisante ni bonne. Il faut être très motivé et convaincu des bienfaits de la course à pied et avoir confiance en soi, pour passer outre ce sentiment désagréable. Insister, persévérer pour dépasser ce stade et ensuite trouver son plaisir. Et il en va de même dans son travail.
As-tu ressenti des changements dans ta vie professionnelle depuis que tu fais de la course à pied ?
Hormis le fait de boire 1,5 litre d’eau par jour et de faire plus d’allers retours aux toilettes ? Non je ne vois pas… 🙂 Blague à part, certainement une plus grande sérénité et une confiance en soi.
Et merci à Michel Paolillo pour le t-shirt sponsorisé de la société Estel ainsi qu’au soutien des collègues. Il me reste à déterminer sur quel marathon on pourra voir ce t-shirt l’année prochaine : Berlin, Valence, New-York, Boston, … Car c’est bien de l’avoir fait une fois mais maintenant il y a un autre objectif : battre le temps de cette année et passer sous la barre des 5h ! « No pain, no gain ! » (traduction : sans effort, il n’y a pas de résultat !)