50 ans, l’âge de la solidité

Estel et l’Arsoé du Nord Est ont tenu leur assemblée générale conjointe le 14 juin, dans l’enceinte du lycée agricole de Pixerécourt. L’Arsoé du Nord Est fête cette année ses 50 ans. Si la structure a pu éprouver des perturbations au cours de son histoire, elle connaît aujourd’hui un solide développement.

« 50 ans c’est un bel âge, l’âge de la solidité », a introduit Michel Paolillo, directeur de l’Arsoé du Nord Est. Avant de dresser le bilan de l’activité, Michel Paolillo a diffusé une courte vidéo retraçant l’histoire de la structure. « Otto Von Bismarck a dit : celui qui ne sait pas d’où il vient, ne peut pas savoir où il va », appuie Damien Tiha, le président.

Au fil des années, le territoire d’action s’est considérablement élargi : Estel compte désormais 22 organismes adhérents, 6 235 clients éleveurs et 186 entreprises. « Nous sommes bien ancrés dans notre cœur de métier. Trois quarts des 8000 exploitations de Lorraine-Alsace utilisent des solutions d’Estel (EstElevage, Web Identification) », indique Michel Paolillo. La structure poursuit l’ouverture de ses frontières. Après la Normandie, la Haute-Marne vient d’adhérer à Estel. L’Arsoé du Nord Est a aussi la confiance de structures nationales : France Conseil Elevage, France Génétique Elevage, France Informatique Elevage et Agriculture, Institut de l’Elevage. La structure poursuit, par ailleurs, la diversification de ses activités. « Notre priorité reste les élevages et les éleveurs. Mais l’explosion du numérique redistribue les cartes. Des start-ups développent des projets en élevage, elles nous donnent des pistes d’action. Nous avons aussi des opportunités de développement avec les PME, les EHPAD et centres hospitaliers, et le marché de la foodtech ».

Nouveau logiciel pour le contrôle laitier

Parmi les faits marquants du dernier exercice, la nouvelle adhésion de la Haute-Marne. « Nous avons réalisé la migration des données le 6 mai après six mois de travail préparatoire. C’est une opération atypique qui n’arrive qu’une fois tous les 15 ans, selon l’Institut de l’Elevage. C’est un beau challenge réussi. On compte + 1 134 éleveurs et + 200 617 bovins et EstElevage 52 a enregistré 434 abonnés en un mois », se réjouit le directeur. Sur l’année 2018, l’activité d’identification (IPG) a connu une baisse de 3% des effectifs. Estel gère désormais les données de 1 070 833 bovins.

Les équipes ont, par ailleurs, travaillé à la refonte des outils pour le contrôle laitier. « Le logiciel ECLAT a vécu, il va être progressivement remplacé par GALACLICK, le nouveau système d’information dédié aux contrôles laitiers. Le dispositif est composé d’une application mobile en mode déconnecté et d’un site web. Le système est articulé autour de la base de données régionale. », explique Michel Paolillo.

Concernant les GDS, le temps fort de l’année a été la mise en place du module de facturation et comptabilité GesCom, en lien direct avec Gedeos.  « L’activité insémination animale est stable. Le module dédié au génotypage, demandé par Elitest, sera bientôt disponible ».

Estel poursuit la diversification de son activité vers les PME. La structure compte désormais 186 clients. L’exercice a été marqué par l’intégration, en mars 2018, de la société Isylog, spécialisée dans les logiciels de gestion adhérents, et dont les maisons de retraite constituent une partie de la clientèle.

Pour accompagner le développement des projets, Estel a recruté en 2018. L’organisme compte désormais 42 collaborateurs, contre 34 l’année précédente, dont 4 contrats pro et 3 stagiaires. « Nous réaménageons actuellement les locaux pour faire face à la croissance des effectifs : la nouvelle salle de réunion est opérationnelle, nous agrandissons maintenant les bureaux. Le tout pour un budget de 100.000 euros », précise Michel Paolillo.

Les marques humaines vont gagner

L’assemblée générale s’est poursuivie par l’intervention de Jean-Edouard André, expert en réseaux sociaux, Professeur à Sciences Po Paris et directeur de Yes Please, agence digitale spécialisée dans l’innovation. Il a décrypté, devant l’assemblée, le « do gooding », cette tendance venue des Etats-Unis qui consiste, pour les marques à « faire et promouvoir le bien », notamment à s’investir dans des bonnes actions sociales. « La Loi PACTE de 2018 permet à une entreprise d’inscrire sa raison d’être dans ses statuts, rappelle Jean-Edouard André. Les marques ont un rôle à jouer dans l’espace publique, elles peuvent faire passer un message, en particulier un message d’innovation sociale. Les consommateurs font aujourd’hui plus confiance aux marques pour faire avancer le progrès social qu’aux politiques ». On parle de marketing d’influence.

Et l’agriculture dans tout ça ? « Vous êtes en contact avec un style de vie. Les gens qui plébiscitent les applications comme Yuka plébiscitent des alternatives locales aux à la grande distribution et aux industries agroalimentaires.  Il y a, aujourd’hui, une crise de confiance sans précédent dans l’alimentaire. Le mieux manger est une préoccupation importante, les consommateurs veulent prendre les choses en main. Agriculteurs, vous bénéficier d’une cote de popularité croissance. Vous avez une activité hautement vénérable, mais vous êtes trop discrets. Votre force, c’est la proximité, raisonnez sur vos valeurs en profondeur. Les marques humaines vont gagner », estime l’intervenant.

Estel, au cœur de la culture du numérique, est idéalement positionnée avec ses adhérents et ses clients pour s’engager vers un avenir porté par la transformation digitale et surtout profondément humain.

Bonne santé financière

 Le commissaire aux comptes a présenté les comptes consolidés Estel et Arsoé. « En 2018, les charges de fonctionnement et de salaires représentent les principales charges. Elles sont en augmentation avec la reprise d’Isylog. Les plus grosses variations économiques de l’exercice sont liées à la reprise d’Isylog ». Les produits sont en augmentation de 28,3%, permettant d‘afficher au bilan un CA cumulé des 2 structures de 3,48 millions d’euros.

Ces bons résultats permettent d’envisager l’avenir avec plus de sérénité en garantissant les investissements déjà engagés (parking, data center, reprise d’Isylog) et ceux à venir ( HARMONY, recrutements, etc…)

Article écrit par Hélène Flamant pour la presse agricole d’Alsace/Lorraine et 52.

Partager