Aux défis actuels du monde agricole, la technologie apporte de nouvelles réponses permettant de concilier exigences économiques, environnementales et sociétales. La blockchain apparaît comme un outil privilégié en matière de traçabilité et de maîtrise de l’information.
Une chaîne de blocs
Initialement développée pour l’échange de Bitcoin entre individus sans l’intervention d’un tiers, la blockchain, ou « chaîne de blocs » en français, est une technologie de stockage et de transmission d’informations qui fonctionne grâce à un réseau d’ordinateurs. Transparente et sécurisée, la blockchain est une sorte de registre : des données y sont ajoutées en temps réels et ne peuvent être modifiées. En effet, une transaction effectuée sur la blockchain est ajoutée à un « bloc » et devient infalsifiable. De nombreux secteurs où l’irréfutabilité des informations est primordiale voient cette pratique comme révolutionnaire.
Si les avantages dont jouit la blockchain sont prodigieux, il s’agit d’une technologie récente et complexe qui demande un certain temps d’adaptation. Sa capacité à garantir une inviolabilité du protocole requiert cependant une consommation importante d’énergie et son impact environnemental est à prendre en compte.
La data agricole
L’écosystème de la data agricole s’organise de la manière suivante :
- Dans un premier temps, les « producteurs » (agriculteurs) fournissent des données via des robots de traite, objets connectés, drones…
- Les « agrégateurs » comme ESTEL collectent les données ;
- Les « valorisateurs » exploitent ces données et les croisent au travers de nouveaux algorithmes pour présenter des nouveaux modèles de valorisation ;
- Les « intégrateurs » utilisent ces nouveaux modèles pour créer des solutions numériques prédictives (applications mobiles, logiciels…) afin d’améliorer la production de manière quantitative et qualitative.
Avec la multiplication des outils de captation et de collecte de données, les conditions d’utilisation du Big Data agricole en matière de propriété, sécurité, gouvernance et éthique en sont encore à l’état d’embryon. Dans le monde de l’agriculture, l’application première de la blockchain tient à la traçabilité des transactions, qu’il s’agisse du traçage des animaux ou de la chaîne de confiance à établir entre le producteur et le consommateur. En ce sens, Estel agrège depuis 50 ans au profit de l’INRA les données des organismes d’élevage sur les actions suivantes :
- Identification pérenne et généralisée (IPG)
- Le contrôle de performance lait-viande
- La gestion sanitaire
- L’amélioration génétique
Dans l’écosystème de la data agricole, ESTEL occupe une double fonction, à savoir agrégateur et intégrateur de données.
Efficacité et confiance
L’importance de la traçabilité réside dans ce qu’elle apporte en termes de rapidité d’action, d’information du consommateur et de clarification des responsabilités. Cependant, aujourd’hui, elle est le plus souvent imposée par les pouvoirs publics pour des raisons de conformité réglementaire, de précautions sanitaires ou de respect de cahiers des charges. Superposée à la complexité des filières avec leur multiplicité de pratiques, de normes et d’interfaces techniques, on obtient un système qui atteint ses limites : ruptures de flux, de codification, de processus, informations fragmentées et cloisonnées, difficulté à suivre les circuits descendants… et surtout, pour les exploitants, beaucoup d’exigences pour peu de bénéfices.
Dans ce contexte, il semble nécessaire de repenser la traçabilité pour qu’elle ne soit plus à sens unique et qu’elle devienne davantage un atout plutôt qu’un outil de surveillance et de contrôle. ESTEL s’engage auprès des acteurs de l’élevage et du secteur agricole à apporter de la visibilité sur le devenir de leur production, à mettre en exergue la réalité et la qualité de leur pratiques et à offrir à tous une vision globale, gage d’efficacité, de confiance et d’éco-responsabilité.