Préparer la numérisation de l’élevage

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Article écrit par Hélène Flamant, pour le Paysan Lorrain.

Préparer la numérisation de l’élevage


Estel et Arsoé Nord Est ont tenu leur assemblée générale conjointe le 23 juin à Maxéville, au sein de l’entreprise Adista qui héberge, depuis le mois d’avril, l’ensemble des données d’Estel. La structure met tout en oeuvre pour passer sereinement le virage de la digitalisation en élevage.

«L’année 2016-2017 a été chargée, avec un maître mot : l’ouverture», rapporte Michel Paolillo, directeur général d’Estel, né, en juin 2016, de la fusion entre l’Arsoé du Nord-Est et de sa filiale Pro6tem. Dans son rapport d’activité, Michel Paolillo a retracé les temps forts de ces douze derniers mois. «Nous collaborons avec de nouveaux acteurs et nous continuons de travailler avec les partenaires traditionnels».
Pour l’exercice 2016, le chiffre d’affaires d’Estel et Arsoé s’élève à 2,7 millions d’euros, en baisse de 10 % par rapport à 2015. Ce recul est lié à la perte du chiffre d’affaires d’Optival. La baisse est en partie compensée par la hausse du chiffre d’affaires « insémination artificielle » et hors élevage (hausse supérieure à 10 %).
«Notre activité reste majoritairement ancrée sur l’élevage au niveau régional (86 % du chiffre d’affaires). La diversification métier est complexe. La diversification géographique est possible, en atteste l’important développement au niveau national», souligne Michel Paolillo.

Pour 2016, l’activité se répartit comme suit : 33 % pour le développement, 45 % pour l’assistance et la maintenance et 22 % pour l’infrastructure et la production.
«C’est une année noire en termes de comptabilité pour l’activité contrôle laitier, avec le départ d’Optival, mais le développement reste correct. Nous travaillons aujourd’hui avec le contrôle laitier de Haute-Marne et de la Somme. Les activités EstElevage, Ovin et IPG sont relativement stables. Au niveau des GDS, nous collaborons aujourd’hui avec 5 départements du Grand Est et 7 départements du Nord et de l’Ouest. L’essentiel de l’activité reste l’accompagnement des GDS dans l’éradication de la Bvd dans les élevages», développe Michel Paolillo.
L’année 2016 a connu une forte progression du chiffre d’affaires « insémination artificielle ». «On s’adapte à l’évolution de l’élevage. Nous développons des services et des applications pour répondre aux besoins sur les volets génétiques et reproduction », pointe le directeur. Le suivi reproduction, service développé avec Coopelia en 2014, a vu son activité fortement progresser avec le lancement de cette prestation chez Elitest et Origenplus en 2016. Le nombre de suivis reproduction a quadruplé entre 2015 et 2016. Un des principaux projets porté par Estel en 2016 est la création d’un site et d’une application mobile pour Origenplus à destination des éleveurs, ainsi que d’un site de vente en ligne de doses de semences e-Semin.

L’année 2016 a été marquée par d’importants changements en interne. «Nous avons mis en place notre nouvel ERP Esther. Il s’agit d’un progiciel de Gestion d’Affaires dédié aux sociétés de services qui permet une gestion collaborative du cycle de production des projets de la prospection à la facturation. C’est un outil structurant, nécessaire pour avancer demain», estime le directeur. «Esther va nous permettre d’être plus efficace, plus réactif et plus transparent», appuie Damien Tiha, président d’Estel.
Estel a également choisi d’externaliser la production. Depuis le mois d’avril, l’ensemble des données sont hébergées par Adista (lire par ailleurs). «Adista est un data center. Notre coeur de métier, c’est le développement d’applications et la maintenance. Nous avons fait le choix d’externaliser la production. Nous avons basculé en avril sans perturbations», explique Michel Paolillo. «Au travers de ce changement, nous investissons dans la sécurisation des données. Nous nous préparons à affronter la numérisation de l’élevage», souligne Damien Tiha.
Et demain ? Les organismes agricoles échangent depuis quelques semaines sur la création d’une plateforme collaborative d’échanges de données dans le Grand Est. «Nous devons démarrer quelque chose rapidement avec les gens qui ont envie de construire ensemble. Dans tous les cas il ne faut pas louper ce rendez-vous», estime Damien Tiha. «Tout ce que nous mettons en place est au service de l’éleveur », conclut Michel Paolillo.

Adista, entreprise créée en 1981, a changé de métier en 2007. Elle est devenue un opérateur de télécommunication. «Nous nous positionnons comme un facilitateur dans la transition digitale des entreprises. Le digital est un levier de performance, une véritable opportunité pour les entreprises», souligne Davis Maître, directeur administratif et financier. Adista a quatre métiers phares : la télécommunication, l’informatique (son métier historique), l’hébergement de données et une agence digitale pour le web. En 2017, Adista compte 380 collaborateurs contre 80 en 2012. L’entreprise devrait atteindre 500 collaborateurs d’ici deux ans. Elle compte quatre sites sur Maxéville, sept data centers en tout en France, et 25 agences. En 2016, le chiffre d’affaires de l’entreprise se monte à 73 millions d’euros. «En dix ans notre chiffre d’affaires a connu un accroissement de 517 %. Nous espérons dépasser les 110 millions d’euros dans deux ans», indique David Maître.

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