Article paru dans le Paysan Lorrain du 10 novembre 2017, écrit par Jean-Luc Masson
Le village by Ca ouvrira début 2018
« Un accélérateur de business et d’innovation pour start-up » va voir le jour très prochainement, sous l’aile protectrice du Crédit Agricole de Lorraine. La banque verte régionale vient ainsi densifier le réseau de « villages by CA » impulsé par le groupe à l’échelle nationale. La première promotion pour intégrer le village de Laxou est en passe d’être recrutée.
Il existait le 12 octobre vingt-deux « villages by Ca » en France. Ils seront au nombre de vingt-sept à la fin 2017 et de trente-trois, un an plus tard. Celui du Crédit Agricole de Lorraine en fera partie. Le projet en gestation depuis quelques mois devrait éclore début 2018. Les travaux de rénovation du bâtiment anciennement dédié à la formation de la caisse régionale, situé au n°1 de la rue de la Vologne à Laxou, battent actuellement leur plein. Une présentation de ce que signifie concrètement cette initiative s’est déroulée récemment au siège de la banque verte régionale. Frédéric Lataille, le directeur des risques et qualité de la banque verte a introduit cette rencontre.
24 heures sur 24, 7 jours sur 7
Les premiers partenaires étaient présents autour du «maire du village» Giuseppe Ceraulo, collaborateur du Crédit Agricole et Pauline Lebouleux, sa chargée de communication. Le chef du projet définit ainsi le concept «un accélérateur de business et d’innovation pour des start-up ». 360 de ces entreprises naissantes, soutenues par plus de 300 partenaires, ont déjà bénéficié de ces «couveuses» au plan national et 58 d’entre elles s’en sont extraites pour prendre leur envol. Le réseau dispose également de vingt-cinq implantations à l’international. Dans son village d’accueil, chaque start-up dispose de bureaux et de postes de travail. Elle reçoit un accompagnement personnalisé, des conseils d’experts, des formations à l’informatique et à l’utilisation d’internet. Les secteurs d’activité concernés sont l’agriculture et l’agroalimentaire, l’environnement et le développement durable, la santé et le « bien vieillir », le logement et le tourisme. Le recrutement a commencé pour la première promotion du village by Ca de Lorraine et le comité de sélection se réunira le 22 novembre.
Les start-up retenues devraient prendre possession des locaux de Laxou dans quelques mois : au total 1.600 m² rénovés qui seront accessibles 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. «L’élément central sera la place du village, précise Giuseppe Ceraulo, elle permettra des échanges avec les partenaires, les clients et les prospects ». Le site englobera par ailleurs des espaces de créativité, des lieux de travail partagé, des salles de réunion et un auditorium.
Espace de travail et résultats
Plusieurs des partenaires ont tour à tour pris la parole pour situer leur engagement. Louis-Michel Barnier, le délégué général d’Alexis, qui bénéficie de trente-cinq ans d’expérience dans l’accompagnement à la création d’entreprises, vient offrir sur le village «de la formation aux résidents, un suivi personnalisé, une mise en réseaux des expertises». Elsa Mansuy, est la directrice du développement d’Epitech Nancy, l’école de l’innovation et de l’expertise informatique qui met en oeuvre une «pédagogie active par projets, à 90 % pratique et qui débouche sur 100 % d’employabilité». Elle veut «créer une synergie et compte sur les professionnels du village pour intervenir devant les étudiants». Le traiteur nancéien Alain Marcotullio est un client du Crédit Agricole depuis un quart de siècle. Son engagement au village est présenté comme «un renvoi d’ascenseur».
A l’heure où l’entreprise qu’il gère avec sa soeur et son frère (7,9 millions d’€ de chiffre d’affaires) prend une nouvelle dimension, en déménageant prochainement de Maxéville vers de nouveaux locaux à Louvigny, Alain Marcotullio explique avoir investi «pour tous les jeunes cadres de l’entreprise». Engagé sur la voie du développement durable et de la responsabilité sociétale (Rse), lui et ses associés sont en quête permanente d’innovations. «Nous avons besoin de jeunes créateurs de talent» plaide-t-il. Le jeune patron de Lorweb, Jean-Philippe Bréchon, lui-même ex « start-uper » confie s’être «heurté à pas mal de murs» pour développer sa société spécialisée dans les solutions de communication digitale. Il déplore avoir du mal à fidéliser les jeunes qu’il forme au sein de son entité et voudrait révolutionner l’environnement des start-up pour leur «apprendre à gagner de l’argent».
Autre témoin, Laurent Martin, le dirigeant de Sdib, spécialisée dans l’aménagement de l’espace de travail, pour lequel il propose des solutions globales, concessionnaire depuis trente ans de la marque Steelcase. Pour lui, il existe une forte corrélation entre l’espace, la qualité de vie et les résultats de l’entreprise… Une donnée que les premières startup du village by Ca lorrain seront très bientôt invitées à s’approprier.